Manger bio ? Comment reconnaître et choisir le bio
Cet article est la
troisième étape de notre cheminement sur le bio, après 5 (bonnes) raisons de manger bio et Les 10 bonnes nouvelles pour la transition agricole et alimentaire (infographie du WWF-France). Cette fois-ci,
on passe à la pratique !
Trouver « le bio »
Reconnaître le bio,
c'est facile ! Les labels bio sont autant de petits cailloux pour
nous guider sur le bon chemin (voir photo). Pour tout savoir à leur
sujet, suivez le lien pour un superbe guide des labels en France,
avec des explications et des liens vers les diverses chartes (2016).
Le label AB, délivré
par le ministère de l’Agriculture, suit la réglementation européenne et certifie que 95 % des
ingrédients d'un produit sont d’origine biologique. Et certains
sont plus stricts que d'autres : Bio Cohérence, Nature et Progrès
et Demeter ont ainsi des exigences plus élevées que celles fixées
par la réglementation européenne.
Sources : Illustration de Bio à la une et infographie de Générations cobaye |
C'est pas du luxe !
Le bio est
indéniablement plus cher que les produits issus de l'agriculture
conventionnelle... en tout cas, à court terme, sur notre ticket de
caisse. Ces prix plus élevés s’expliquent surtout par des coûts
de production plus importants : en agriculture bio, on a besoin de
plus de temps, de plus de main d’œuvre pour un rendement à
l’hectare inférieur. Et les produits de traitement ainsi que les frais de
transformation et de distribution sont spécifiques et plus coûteux : il faut compter les contrôles et certifications, eux aussi coûteux ; les subventions plus faibles parce que les exploitations sont souvent
plus petites...
Mais les prix bas
des produits issus de l'agriculture conventionnelle ne prennent pas
en compte les coûts environnementaux et sociaux d'une telle
agriculture (pollution des eaux, appauvrissement des sols,
conséquences pour la santé et le bien-être des agriculteurs,
etc.), et ces coûts cachés apparaîtront un jour dans nos factures
- dépollution, dépenses de santé, aides aux agriculteurs...
Le choix du bio
ressemble en fait à beaucoup de choix que nous pouvons faire pour
l'environnement (à l'échelle d'un individu ou à l'échelle d'un
pays) : c'est un choix de vie - ou de société, pour un État - et de
budget, dans lequel on balance coûts immédiats et coûts futurs,
résultats à court-terme et progrès sur le long-terme.
Pour que le bio soit
moins cher, on peut acheter moins de viande et de produits
transformés, préférer les circuits courts et locaux à la grande
distribution (coopératives, Associations pour le Maintien d'une
Agriculture Paysanne ou AMAP, voire magasins spécialisés) et
choisir les produits de saison et le vrac, qui supprime le coût de
l'emballage.
On reparlera du bio de grande distribution, promis ! (Il y aurait donc plusieurs types de bio ?!)
On reparlera du bio de grande distribution, promis ! (Il y aurait donc plusieurs types de bio ?!)
Source : UFC Que Choisir |
15 produits à
choisir en bio
A court-terme, si
l'on doit ne choisir que certains produits bio, on peut se fier
à la liste d'un think-tank étasunien, l'Environmental Working Group
(EWG), qui répertorie les fruits et légumes les plus contaminés
par les pesticides, et donc qu'il vaut mieux choisir en bio.
C'est la « douzaine
sale » (ou dirty dozen, en anglais), dont voilà la liste 2017 :
1. Les fraises
2. Les épinards
3, 4, 5, 6. Les
nectarines, les pommes, les pêches et les poires (qui ne sont pas
protégées des pesticides par leur peau très fine).
7. Les cerises
8. Le raisin, qui
contient en moyenne une dizaine de pesticides différents :
c'est un fruit fragile, donc une cible privilégiée pour les
insectes, et donc particulièrement traité.
9. Le céleri
10. Les tomates
11. Les poivrons, qui sont cultivés avec énormément de pesticides et ne sont pas
protégés par leur peau très fine.
12. La pomme de
terre : elle reçoit en moyenne cinq traitements de pesticides durant
sa culture et en contient des résidus même après épluchage.
13. A cette liste,
ajoutons la salade,
14. Les agrumes
(lorsqu'on utilise les zestes),
15. Et le lait, la viande et les œufs : pour des produits sans résidus de pesticides et pour des animaux élevés en pâturage et sans hormones.
Maud Vandoolaeghe
Pour aller plus loin
:
📖 L'article
du Monde Planète, « Manger local ? "Je pensais que ça aurait été plus compliqué et plus cher" », par Céline Mordant,
25/11/2017
🔍 Trouver
des producteurs locaux, pour des courses mais aussi de la
restauration et des séjours, sur le site Bienvenue à la ferme
📖 Le « Grand guide des labels bio en France », sur le site Bio à la une, par
Valentine Poignon, 29/07/2016
📖 Le rapport
de l'EWG, Shopper's Guide to Pesticides in Produce, 2017
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