Actions individuelles et choix de vie pour lutter efficacement contre le changement climatique

Prendre une douche plutôt qu’un bain, choisir des ampoules « basse consommation », éteindre la lumière quand on quitte une pièce… Tous ces petits gestes écolos sont importants mais ne sont pas les plus efficaces dans la lutte contre le changement climatique. Et pourtant ce sont ceux que l’école, les petits guides municipaux et le gouvernement évoquent le plus.

Une étude de chercheurs de l’Université de Lund (Suède), publiée dans le journal Environmental Research Letters le 11 juillet 2017, a analysé 39 sources (études scientifiques, calculateurs de carbone et rapports gouvernementaux) afin d’identifier les actions individuelles qui pourraient réduire le plus efficacement les émissions de gaz à effet de serre. Ils ont identifié quatre actions : adopter un régime alimentaire végétarien (sans viande), ne pas posséder de voiture, éviter les déplacements en avion et avoir moins d’enfants.

Par exemple, « vivre sans voiture économise environ 2,4 tonnes d'équivalent CO2 par année, tandis qu’être végétarien économise 0,8 tonnes d'équivalent CO2 par an », détaillent les auteurs. Par comparaison, changer les ampoules est 8 fois moins efficace qu’arrêter de manger de la viande et utiliser des sacs en tissu plutôt que des sacs en plastique est 100 fois moins efficace.



Evidemment, ce sont des choix lourds, qui affectent complètement nos modes de vie. Il est donc impossible de les « recommander » légèrement, dans un article de blog, avec un petit sourire et un « il n’y a plus qu’à » (NB : nous ne nous permettrons jamais de recommander ni de conseiller d’avoir moins d’enfants). D’ailleurs, c’est sans doute là une des explications de la seconde conclusion des auteurs : l’école et les gouvernements ne s’aventurent pas sur ces terrains (que les auteurs décrivent comme « politiquement impopulaires »).

En revanche, ce sont quatre débats très importants et des informations nécessaires pour faire des choix en toute connaissance de cause. Et, avec ces horizons en tête, on peut vous suggérer de :

  • Manger moins de viande (par exemple, ne pas en manger rien qu’un jour par semaine en suivant le mouvement Meatless Monday - Lundi sans viande) et privilégier la viande bio et produite localement ou, mieux, la volaille ou le porc aux bovins (la production de viande de poulet émet trois fois moins de gaz à effet de serre que celle de la viande de boeuf) ;

  • Privilégier les transports en commun et le vélo (si vous vivez en ville, il y a des chances que ce soit déjà le cas !) ou alors l’éco-conduite ;

  • Limiter les déplacements en avion (en Europe, il est tout à fait possible de se déplacer en train) et compenser les émissions de gaz à effet de serre des vols qui n’ont pas pu être évités, c’est-à-dire financer des projets de  réduction des émissions de gaz à effet de serre (énergie renouvelable, reboisement...) à hauteur de la quantité émise par le déplacement.



Maud Vandoolaeghe




Pour aller plus loin :
L’étude en question - "The Climate Mitigation Gap: Education and Government Recommendations vs. Effective Individual Actions", Wynes S and Nicholas K, 2017, Environmental Resources Letters : http://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/aa7541
Une tribune par l’une des deux auteurs, Kimberly Nicholas, qui évoque son cheminement et l’étude : https://blogs.scientificamerican.com/observations/a-hard-look-in-the-climate-mirror/
Pour une comparaison des émissions de gaz à effet de serre de l’élevage : « Avant d’être cancérigène, la viande est polluante pour la planète », Gary Dagorn, Le Monde, 30/10/2015 :
http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/10/29/la-viande-a-aussi-un-impact-majeur-sur-la-planete_4799570_4355770.html

Compenser les émissions d'un vol, par exemple : https://co2.myclimate.org/fr/flight_calculators/new

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